La cérémonie japonaise du thé
n Chine et au Japon, le thé revêt une dimension culturelle très forte. Au Japon, c’est même toute une philosophie et un art de vivre qui découlent de cette boisson séculaire, en témoigne la cérémonie japonaise du thé, ou "Cha No Yu", véritable culte de la beauté. Une discipline qui s’apprend tout au long d’une vie.
« La cérémonie japonaise du thé est un véritable culte à la beauté véritable »
Originaire de Chine, le thé est apporté au Japon au IXème siècle par les moines bouddhistes zen qui avaient été séduits par cette boisson nouvelle au goût délicat et aux milles vertus. Il est d’abord utilisé par les moines pour ses propriétés médicinales, puis par les samouraïs et les nobles, et est rapidement assimilé à une boisson précieuse et délicate.
Murata Shuko (1422-1503), surnommé le père de la cérémonie du thé, fut le premier à faire le parallèle entre dégustation du thé et méditation. C’est ensuite Sen No Rikyû (1522-1591), un des plus célèbres maîtres du thé, qui développa autour du thé vert en poudre, le Matcha, le concept de la cérémonie du thé, telle que nous la connaissons aujourd’hui.
La cérémonie japonaise du thé s’articule autour de 4 grands concepts : L’harmonie, la pureté, le respect et la tranquillité.
De la préparation du thé, le Cha No Yu, à la discipline et tout ce qui s’en rapporte, le Sadô (la Voie du thé), tout le rituel répond au principe du « wabi », la simplicité élégante.
La cérémonie japonaise du thé est vécue comme un moment de méditation, un moment intime, et un véritable culte à l’esthétisme. Rien n’est laissé au hasard, tout est simple, mais raffiné. D’abord réservée aux hommes, cette cérémonie est ensuite devenue l’apanage des geishas, qui maîtrisent parfaitement chaque détail du déroulé de la cérémonie.
La cérémonie du thé japonais peut durer jusqu’à 4h. Elle a lieu dans un pavillon situé à l’écart de l’habitation, souvent dans un lieu calme et ombragé, entouré de fleurs.
Les invités sont au nombre de 5 personnes, maximum.
Le maître de cérémonie les accueille avec une collation légère. Il sort ensuite les ustensiles nécessaires à la préparation du thé, dont chacun peut admirer la simplicité et la finesse des décorations.
Le thé est préparé, puis servi avec des gestes minutieux : d’abord un thé épais, puis un thé léger. Tout se passe dans un silence absolu.
Enfin, c’est le matcha qui est servi : 3 cuillerées dans un bol, arrosées d’eau chaude. La mixture est battue avec un fouet en bambou, jusqu’à obtenir une texture mousseuse parfaite.
C’est l’invité d’honneur qui commence à boire. A genoux, il tient le bol à deux mains, salue le second convive puis lève le bol en direction de l’hôte en signe de respect.
Il se délecte de 3 gorgées, avant de s’essuyer la bouche avec son papier Kaïshi, et de passer le bol à un autre invité. Le dernier invité rend ensuite le bol au premier, qui le redonne au maître de cérémonie. Celui-ci lave les ustensiles, toujours en silence, les présente aux invités pour qu’ils les admirent à nouveau, puis raccompagnent ses convives à l’extérieur du pavillon, en silence.
