L’Histoire du Chocolat
e chocolat, gourmandise intergénérationnelle, a toujours eu le don de réconforter et d’apporter du plaisir aux papilles qui s’en délectent. Le célèbre gastronome Briat-Savarin écrivait d’ailleurs au XVIIIème siècle :
« Que tout homme qui aura bu quelques traits de trop à la coupe de la volupté, que tout homme qui aura passé à travailler une portion notable du temps qu’on doit employer à dormir, que tout homme d’esprit qui se sentira temporairement devenir bête, que tout homme qui se sera tourmenté d’une idée fixe qui lui aura ôté la liberté de penser, que tous ceux-là s’administrent un bon demi-litre de chocolat ambré et ils verront merveille. »
Revenons sur l’Histoire de ce mets qui fait tant de bien.
Aux confins de l’Amérique latine
Le cacaoyer vient des confins de l’Amérique latine, en Amazonie, où la très ancienne civilisation des Toltèques cultive cet arbre, appelé « L’arbre des Dieux ».
Des siècles plus tard, les Mayas et les Aztèques continuent de vénérer le cacaoyer, et utilisent les fèves de deux manières :
- Pour concocter une boisson épicée, appelée « Xocoalt », préparée à base de fèves broyées, d’eau et d’épices, qu’ils fouettaient longuement pour que ce brevage très amer devienne moussant.
- Les fèves sont aussi utilisées comme monnaie ! Par exemple, un lapin valait 10 fèves, un esclave en valait 100.
L’arrivée en Espagne
Lors d’une de ses expéditions en Amérique, l’explorateur Hernán Cortés se voit offrir une tasse de chocolat par les Aztèques. Il apprécia grandement le goût amer de cette boisson et en rapporta dans son pays natal, pour le faire goûter à Charles Quint, roi d’Espagne. Cependant, l’amertume de ce breuvage ne rencontra pas le même succès auprès de la cour d’Espagne qu’auprès du palais de l’explorateur.
Jusqu’au jour où des moines espagnols eurent l’idée de remplacer l’eau par du lait, les épices par du miel, et de tout chauffer ensemble. Le résultat fut saisissant. La boisson chocolatée douce et sucrée était née.
Un mets luxueux qui conquiert l’Europe
Lorsqu’Anne d’Autriche arrive en France pour son mariage avec Louis XIII en 1615, elle apporte avec elle cette délicieuse boisson qui conquiert aussitôt la cour de France.
Bientôt, le succès se répand de cour d’Europe en cour d’Europe, et les différents pays, à l’instar de l’Angleterre, entreprennent de planter des cacaoyers dans leurs colonies africaines.
A cette période et durant les décennies suivantes, le chocolat reste un luxe : pour s’offrir 1kg de chocolat, un ouvrier devait fournir 4 jours de salaire !
La France possède alors le monopole de la fabrication de chocolat. La première machine hydraulique à broyer les fèves est inventée par Doret, ce qui lui vaut la construction par le roi d’une chocolaterie royale.
Mais lorsque la Révolution gagne la France, le chocolat est presque oublié… C’est la Suisse, protégée par ses frontières, qui développe alors la production de chocolat. De grands chocolatiers s’installent sur les bords du Lac Léman : Tobler, Peter, Suchard. Leur créativité est sans limite. Avec eux naissent le chocolat au lait, le chocolat aux noisettes, et le chocolat blanc. Les techniques de fabrication sont perfectionnées.
Une gourmandise qui nous réjouit
Aujourd’hui, la consommation de chocolat s’élève à près de 4 millions de tonnes par an, donc 400 000 par les gourmands français, chaque année. Le chocolat est le 3ème marché mondial de denrée après le sucre et le café. Et les européens en sont les plus gros consommateurs.
Depuis une vingtaine d’années, le chocolat est à la fois consommé comme produit de tous les jours dans les foyers, mais aussi préparé, et servi, de plus en plus pur, de plus en plus fin, dans les grands restaurants. Les dégustations de grands crus de cacao sont même organisées dans des salons spécialisés.
Ici, nous affectionnons particulièrement les chocolats Pralus, maître chocolatier qui travaille les plus grands crus de cacao, et les chocolats Bonnat, l’une des 5 dernières chocolateries artisanales en France utilisant les meilleures fèves de cacao du monde.
Bonnat et Pralus font partie des derniers chocolatiers à torréfier eux même leurs fèves de cacao.